Aujourd’hui, nous sommes ravis de vous présenter l’un de nos partenaires : Pierre Bagliotto, fondateur de L’Echappée. L’Echappée et Adéquat-Atipy collaborent sur différentes missions de mise en place d’aménagement cyclables, dont la signalétique d’orientation.
Pierre, qui es-tu ?
Je suis géographe, cartographe et passionné de vélo, pour les sensations qu’il procure et pour ses capacités à pouvoir répondre aux grands enjeux de société qui se posent. J’ai travaillé 12 ans en agence d’urbanisme avant de créer, en 2022, « L’Echappée » afin d’accompagner les territoires, leurs habitants et leurs acteurs dans la transformation des offres de mobilités et des habitudes de déplacements.
Quelle est ton activité ?
L’activité de l’Echappée s’oriente principalement autour des modes actifs en proposant une offre de conseil en politique publique, en planification urbaine et en aménagement. Parce qu’il y a autant de comportements différents que d’individus avec leurs propres visions, freins et appréhensions, notre approche se focalise sur la connaissance et la compréhension des usages et des besoins.
La méthode de travail de l’Echappée et un prérequis indispensable pour assurer l’appropriation du projet par les acteurs locaux et leur mise en œuvre :
- Un travail par le terrain : s’immerger dans un territoire
- Un travail sur le terrain : faire pratiquer le territoire aux décideurs
- Un travail avec les acteurs du terrain : impliquer des ambassadeurs du territoire
Quelle est ta vision de la mobilité active au sein des territoires aujourd’hui ?
La marche occupe depuis plusieurs décennies une place forte dans la mobilité des français. Nous sommes tous piéton et les aménagements d’espaces publics, depuis une vingtaine d’années, ont contribué à rendre sa pratique plus attractive dans certains territoires. Le retour du vélo dans nos modes de vie est plus récent. Le vélo à assistance électrique, les différentes crises énergétiques ainsi que la multiplication des appels à projets et des aides financières de l’Etat a permis de redécouvrir ce mode de déplacement et d’engager, depuis 5 ans, d’importantes réflexions en matière de politique et d’aménagements cyclables y compris en milieu rural et en territoire de montagne.
Malgré tout, le chemin vers des territoires cyclables et marchables reste long.
Il reste à convaincre de nombreux acteurs et usagers que les modes actifs peuvent jouer un rôle fondamental dans l’offre de transport d’un territoire en complément du covoiturage et des transports collectifs. En milieu rural, lieu privilégié d’intervention de l’Echappée, le travail de sensibilisation et d’acculturation aux champs des possibles offerts par les modes actifs commence à porter ces fruits mais il se heurte à un déficit d’ingénierie technique, à un émiettement des compétences et à des problématiques financières fortes dans des territoires où les capacités économiques sont très limitées.
Le vélo et la marche ont d’immenses qualités et des pouvoirs extraordinaires pour répondre aux défis climatiques, énergétiques, socio-économiques et de santé qui nous font face.
Le vélo et la marche nous offrent l’opportunité de repenser notre rapport à l’espace public et à l’environnement, que nous avons perdu en devant « auto-dépendant », en proposant des espaces qui incluent et non plus qui excluent, de repenser notre rapport au temps et à la planification urbaine, de retrouver de l’autonomie et de l’activité chez les enfants, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, les familles, les actifs, les entrepreneurs…
Quels sont les enjeux de communication et de signalétique vélo pour les collectivités ?
- Mettre en lumière les liaisons cyclables.
- Définir un maillage du territoire.
- Mettre en avant les des politiques cyclables.
- Imaginer des actions pour encourager la pratique du vélo.
- Proposer une identité visuelle propre à un réseau.
C’est un enjeu fondamental pour l’ensemble des territoires, parfois un peu négligé et relégué en second plan par les investissements à réaliser en matière d’infrastructures qui occupent les débats et les esprits et qui laissent peu de place pour aborder ces outils.
Si dans les grandes métropoles et agglomérations, la signalétique est un sujet souvent présent, il commence seulement à l’être en milieu rural. Ces territoires ont pris conscience qu’ils avaient à leur disposition un patrimoine routier dense, dont une grande partie avec de faibles trafics routiers, qu’ils pourraient dédier à la création d’itinéraires cyclables. La signalétique est un outil puissant qui leur offre la possibilité de mettre en lumière ces liaisons cyclables et de commencer à mailler leur territoire.
La communication et la signalétique constituent un volet des politiques cyclables souvent mis en avant, après les infrastructures, par les ambassadeurs des territoires pour lesquels l’Echappée travaille. Ce volet offre cette possibilité d’imaginer des actions à court terme et à moindre coût pour encourager la pratique du vélo et faire tomber certains freins et/ou idées reçues. Développer des outils de communication et déployer une signalétique sur les itinéraires permettent de rendre visible le vélo sur un territoire et de l’inscrire dans la carte mentale des habitants.
Derrière ce volet, il y a également la possibilité de proposer une identité visuelle à un réseau et une politique cyclable (un nom, un logo, une charte graphique), là aussi pour contribuer à donner envie de pratiquer le vélo au quotidien et à changer ses habitudes de déplacement.