Vue aérienne des infrastructures sportives
 

Tout le monde le sait, en 2024, Paris accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), 33èmes olympiades de l’ère moderne, soit près de 15 000 sportifs, de 500 000 visiteurs étrangers estimés, 20 000 journalistes. Des milliers de visiteurs, sportifs et amateurs de sport, de cultures différentes, de tous les âges, de toutes les nationalités, de toutes les tailles, parlant toutes les langues, ayant des capacités motrices, sensorielles ou cognitives différentes. En août et septembre 2024, Paris sera multiculturelle, internationale, cosmopolite, universelle. De la diversité à tous les coins de rues, de quoi se réjouir !

 

Paris 2024, un projet utile et inclusif pour contribuer à changer la société

La candidature réussie de Paris 2024 repose notamment sur une aventure sportive de 7 ans. Une candidature tournée vers une société où tout le monde a sa place, une France plus équitable et solidaire. 3 priorités ont été énoncées en ce sens :

  • Développer une pratique sportive plus importante pour tous. Plus de clubs sportifs et infrastructures accessibles à tous les publics, plus de pratiques mixtes
  • Changer le regard sur les personnes en situation de handicap. Promouvoir les sports paralympiques et les para-athlètes dans les grands évènements sportifs, les clubs, les écoles, des conférences-débats, proposer une meilleure formation des encadrants aux publics en situation de handicap
  • Améliorer l’accessibilité à tous les niveaux. L’objectif 100% des sites accessibles pour les Jeux Paralympiques a été lancé ! Accessibilité de la voirie, des transports en commun, restaurants, hôtels, gares et aéroports, conception d’un village des athlètes exemplaire sur le plan de l’accessibilité.

Événements sportifs et conception universelle

Durant toute la durée des jeux seront présents des athlètes paralympiques, mais également des milliers de visiteurs en situation de handicap. Être en situation de handicap ne veut pas seulement dire avoir un handicap moteur ou sensoriel. Cela concernent également les handicaps temporaires (difficultés à se déplacer, familles avec poussette…), le handicap linguistique (visiteurs ne comprenant ni le français, ni l’anglais)…L’accessibilité a alors un enjeu et un objectif plus larges : la conception universelle.

Avec 15% de la population mondiale en situation de handicap (Source : OMS, Banque mondiale, Rapport mondial sur le handicap, 2011), la prise en compte de l’accessibilité au sein d’un événement sportif de cette envergure est indispensable :

  • le droit d’accès pour tous
  • la valorisation des jeux paralympiques (et olympiques)
  • l’accès aux équipements, à la voirie, aux transports, aux services, aux commerces…
  • l’accès à l’information : site web, compréhension de l’information, déploiement de supports en FALC (français facile à lire et à comprendre) …
  • l’orientation et la mobilité : signalétique accessible et multisensorielle, plan d’orientation…
  • l’accueil de visiteurs en situation de handicap
  • le respect de la chaine de déplacements et de l’information continue

 


Athlètes des jeux paralympiques en situation de handicap moteur

© Maxppp/ Kay Nietfeld

Comment Paris et le Comité d’organisation des JO prévoient-ils d’accueillir les visiteurs en situation de handicap ?

Nous l’avons vu, les enjeux sont nombreux. Les déplacements en transports en commun reste le point sensible d’une ville accessible capable d’accueillir des spectateurs en situation de handicap. Avec seulement 3% des stations de métro accessibles, l’enjeu de la mobilité est de taille pour Paris et la Région Ile-de-France. Jeudi 27 septembre 2018, Anne Hidalgo l’évoquait sur France Inter : « Je pense que c’est tout de même aux Collectivités – avec la Région dont on sait la compétence – et à l’État de se mobiliser pour que les Jeux de 2024 soient vraiment des Jeux accessibles. On est face à un enjeu majeur. » Et face à une opportunité historique d’héritage, grâce à des actions et bénéfices durables, pour tous.

 


Une personne en fauteuil à l'entrée d'une station de métro à Paris le 19 février 2013. Crédit : AFP / KENZO TRIBOUILLARD

Crédit : AFP / KENZO TRIBOUILLARD

L’envie du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) de favoriser l’accessibilité au sens large, et aux personnes en situation de handicap, de promouvoir les jeux paralympiques et de développer une pratique du sport plus inclusive est donc énoncée, et au cœur du projet Olympique.

La Seine-Saint-Denis sera également sur le devant de la scène et complètement concernée par les enjeux d’accessibilité : 6 sites de compétition, les cérémonies d’ouverture et de clôture au Stade de France, le Village olympique et la piscine olympique.

Le budget global pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques est évalué à près de 7 milliards d’euros (Source : paris2024.org). La part concernant l’accessibilité aux personnes en situation de handicap n’est pas encore connue. Quant à eux, les Jeux Paralympiques se voient attribués un budget de 440 millions de dollars.

Quel système d’orientation signalétique dans la ville pour les visiteurs ?

Aujourd’hui, près de 50% des parisiens se déplacent à pieds. Pourtant, contrairement à Londres, aucune signalétique facilement identifiable n’est destinée aux piétons. Lieux culturels, points d’intérêts, services, grandes directions… Peu d’éléments sont signalés. Dans une volonté de développer une stratégie dite «Paris piéton», la Ville de Paris lance en 2018 un marché pour l’étude d’une signalétique d’orientation. Attribué à la société londonienne Applied Wayfinding, cette mission devra porter sur la lisibilité et la facilité de compréhension des informations d’orientation. Une phase de prototypage et d’évaluation est prévue en 2019 sur deux périmètres parisiens.

En effet, la signalétique d’orientation est soumise à la réglementation de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. La prise en compte de l’accès à l’information pour tous les publics est nécessaire pour favoriser la mobilité, le confort d’usage et l’appropriation de l’espace public, d’autant plus dans un contexte international. Par ailleurs, la signalétique temporaire dans le sport permet une meilleure gestion des flux lors d’événements de grande ampleur rassemblant beaucoup de spectateurs.

La signalétique est autant un enjeu d’accessibilité, de communication que de sécurité.


Support signalétique "Top chrono" fond jaune avec pictogramme pour événement sportif - Course à pieds
Source : Agence Adéquat
 

Une équipe dédiée

On l’espère ! Au sein du COJO, la mise en place d’une équipe complète exclusivement dédiée à l’accessibilité et à la conception universelle marquerait l’importance donnée à la prise en compte du handicap.

Le Comité d’Organisation lance le recrutement d’un.e chargé.e de projet accessibilité universelle. Cette personne aura pour mission de favoriser l’accessibilité dans l’espace public, aux activités physiques et sportives, à l’emploi et aux outils numériques.

Quant à elle, la Mairie de Paris se dote d’une Délégation Générale aux Jeux Olympiques Paralympiques et Grands Évènements. Cette délégation aura pour mission d’accompagner les actions de la ville de Paris sur tous les projets transversaux en lien avec les Jeux : urbanisme, finances, transports…

4000 athlètes en situation de handicap seront représentés.

Enfin, le 27 février 2019, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a présenté les priorités de la politique en faveur des personnes en situation de handicap. Il a été mentionné que « les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 seront enfin l’occasion de donner à voir une démarche exemplaire en matière d’accessibilité universelle […]. Les cahiers des charges du village olympique et du « cluster » des médias intègreront dès cette année cette ambition. »

Sources :

Yanous

Paris.fr

Sport et Citoyenneté

Handicap.fr