En France, le réseau social Twitter compte plus de 12 millions d’utilisateurs (Source : Digimind). Parmi eux, des utilisateurs peuvent avoir un handicap temporaire ou permanent. Dyslexie, malvoyance, déficience intellectuelle…

Chers Tweetos, quand vous cliquez sur « Poster », avez-vous pensé à rendre votre tweet accessible au plus grand nombre ? Non ? On vous dit comment faire !

Logo de Twitter avec les pictogrammes du handicap visuel, mental et auditif.

1 – Rendez vos images accessibles

Pour qui ?

Cette démarche est utile aux utilisateurs malvoyants de Twitter. Une personne aveugle ou malvoyante peut utiliser une lecteur d’écran pour naviguer sur internet. Ces logiciels lisent les textes et décrivent les images si vous avez au préalable rédigé une description.

Vous postez une image ? Décrivez-la !

Comment décrire une image sur Twitter ?

  • Vous lancez un nouveau tweet et téléchargez votre image.
  • En haut à droite de l’image, vous cliquez sur « éditer ».
  • Vous cliquez ensuite sur l’onglet « Alt ».
  • Vous remplissez le champ « Description ».

Exemple de description d'une image avec le texte alternatif sur Twitter.

Twitter peut aussi vous aider ici.

Qu’est ce que le texte alternatif ?

Le texte alternatif, ou description, permet de rendre les images « accessibles à encore plus de monde, notamment aux personnes aveugles ou malvoyantes. » Twitter nous dit que « les bonnes descriptions sont concises, mais indiquent ce qui figure sur vos photos de manière précise et permettent de comprendre leur contexte. »

 

2 – Evitez les abréviations

Oui, 280 caractères c’est peu. On a envie d’écrire « bcp » à la place de « beaucoup », ou « tjs » à la place de « toujours ». Sachez que ces abréviations sont ensuite lues par une synthèse vocale. « Bcp » sera donc difficile à prononcer et inaudible pour l’utilisateur.

Pour d’autres, les abréviations sont difficiles à comprendre. Les personnes en apprentissage de la lecture, de langue étrangère, avec une déficience intellectuelle… ont des difficultés à lire une phrase si celle-ci n’est pas entièrement et correctement rédigée. On peut d’ailleurs s’inspirer des méthodes de rédaction du Facile A Lire et à Comprendre (FALC).

  • Évitez donc les abréviations. Préférez les theards (fil de discussion) que l’utilisateur peut dérouler.

Comment rédiger un thread ? Twitter peut vous aider ici.

Exemple d’un thread de l’Agence Adéquat :

Exemple d'un thread de l'Agence Adéquat

 

3 – Ecrivez un hashtag lisible

Un hashtag peut comporter plusieurs mots. Ceux-ci sont alors collés l’un à l’autre, ne formant qu’un seul mot. Par exemple : Conception universelle = #conceptionuniverselle

Pour les lecteurs d’écran utilisés par des personnes aveugles ou malvoyantes, ces hashtag sont lus comme un seul mot. Les liaisons sont faites, et les intonations de voix sont différentes. Il est donc préférable de mettre une majuscule au début de chaque mot, même si ceux-ci sont collés les uns aux autres. Par exemple : Conception universelle = #ConceptionUniverselle

Nous vous proposons un test audio ci-dessous réalisé avec le lecteur d’écran Voice Over. Le premier est écrit « conceptionuniverselle ». Le second hashtag est écrit « ConceptionUniverselle ».

Par ailleurs, ce hashtag sera plus lisible pour tous avec des majuscules au début de chaque mot.

 

4 – Sous-titrez vos vidéos

Le sous-titrage est indispensable pour que votre vidéo soit plus accessible.

Certes, ce n’est pas toujours facile à mettre en oeuvre. Mais vous toucherez plus de monde : les personnes sourdes et malentendantes, les usagers des transports en commun ou encore les travailleurs des open space. Sur Facebook, environ 80% des vidéos sont regardées sans le son. (Source : leptidigital.fr).

Comment sous-titrer facilement et gratuitement ?

Youtube propose un outil intégré : YouTube Studio. Vous n’avez plus d’excuses 😉

Exemple d’une vidéo sous-titrée réalisée par l’Agence Adéquat

 

5 – Utilisez les emojis avec réflexion

On en colle partout, des sourires, des larmes de rire et des pouces en l’air. Mais vous êtes-vous déjà posé la question de leur lisibilité ? On va vous le dire !

Pour les utilisateurs ayant une déficience visuelle, il arrive que la distinction entre un visage qui sourit ou un visage qui pleure ne soit pas possible. Les emojis sont trop petites, pas suffisamment contrastées ou trop détaillées.

Pour les utilisateurs de lecteur d’écran, les emojis sont décrites. Par exemple :

👌 « Main OK » ou « Signe de la main OK »

💦  « Symbole éclaboussures de sueur » ou « égouttement »

Exemple d'un tweet de Gérald Darmanin avec utilisation de plusieurs émoticônes : L'article 24 a été adopté. Il empêchera la traque de nos forces de l'ordre jetées en pâture sur les réseaux sociaux. Il garantit la liberté de la presse et la liberté d'informer.

Le tweet ci-dessus est ainsi lu ainsi par une synthèse vocale :

« L’article 24 a été adopté. Coche.
Main avec l’index pointant vers la droite. Il empêchera la traque de nos forces de l’ordre jetées en pâture sur les réseaux sociaux. Main avec l’index pointant vers la droite. Il garantit la liberté de la presse et la liberté d’informer. »

L’information principale est donc noyée par d’autres informations jugées inutiles.

Nous pouvons donc dire à Monsieur Darmanin que les emoticônes sont à utiliser avec bon sens et parcimonie.

 

En résumé

  • Décrivez vos images.
  • Utilisez des majuscules pour les hasthags comportant plusieurs mots.
  • Évitez les abréviations. Préférez les theards.
  • Sous-titrez vos vidéos.
  • Utilisez les émojis en bonne intelligence.